Résumé de section

  • Les mycotoxines sont des contaminants chimiques issus de moisissures, qui peuvent coloniser les céréales au champ et au cours du stockage. La contamination d’aliments destinés aux animaux ou à l’Homme par ces contaminants est un problème majeur. En effet, ces toxines ont des effets néfastes sur la santé des animaux et des Hommes qui dépendent des paramètres d’exposition (mono ou multi contamination, dose, durée, fréquence…). En production avicole, les effets d’une mono exposition aigue aux mycotoxines sont bien documentés, seulement peu de travaux se sont intéressés aux conséquences d’une ingestion chronique de plusieurs mycotoxines sur la santé, les performances des volailles et le transfert de ces toxines vers les produits avicoles dans les conditions françaises de contamination des aliments.

    Le projet MycoVol (CAS DAR 2012-15) visait à caractériser le transfert des 3 fusariotoxines les plus répandues en France (DON, FUMO et ZEA) vers le muscle, le foie et le gras de poulets, dindes et canards, lors d’une mono ou multicontamination et lors d’une contamination artificielle ou naturelle des matières premières. Des essais expérimentaux visant à exposer les volailles, aux teneurs maximales réglementaires en DON, FUMO et ZEA ont permis de montrer qu’aucun résidu de DON n’est retrouvé dans les matrices étudiées, quelle que soit l’espèce avicole considérée. Lors d’une exposition des volailles aux FUMO et ZEA, aux teneurs maximales réglementaires, un transfert de résidus est possible vers les matrices animales avec des teneurs plus élevées dans le foie que dans les muscles. Aucun effet synergique, additif ou antagoniste n’a été observé entre mycotoxines, sur les paramètres de transfert.

    Le projet avait également comme objectif d’identifier expérimentalement des critères d’alertes précoces en élevage ainsi que des biomarqueurs permettant de détecter chez les volailles, une exposition aux mycotoxines. Seul phénomène marquant chez toutes les espèces, une élévation significative du rapport sphinganine/sphingosine a été observée sur les plasmas et les foies des animaux exposés à la FUMO par rapport aux animaux non exposés, sans différence significative entre animaux recevant l’aliment mono- ou multi-contaminé. Néanmoins, chez le poulet, le poids du foie, du proventricule et du gésier étaient supérieurs chez les animaux exposés au DON et à la FUMO. De nouveaux essais expérimentaux réalisés sur le poulet et la dinde, en situation d’exposition à un aliment naturellement contaminé par des mycotoxines a confirmé le transfert possible des mycotoxines vers les produits avicoles et a mis en évidence l’intérêt de la distribution d’un aliment « sans mycotoxine » en fin d’élevage, pour réduire significativement la quantité de résidus dans les produits.