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  • En élevage

    Le citoyen est aujourd’hui plus attentif à sa santé. Le lien entre alimentation et santé étant clairement établi, il est en demande d’aliments sains contenant le moins de contaminants possible. Ce « moins possible » est d’autant plus pressant que les moyens analytiques ayant très fortement progressé ces dernières années, les limites de quantification sont plus en, plus faibles. Dans ce contexte, l’élevage doit donc répondre à un effet ciseau résultant d’une pression amont : plus de contamination environnementale détectée (pesticides, ETM dans les sols, contaminants émergents, nouveaux matériaux…) et d’une demande aval : moins de contaminants dans les denrées animales. Ces nouvelles attentes sont accompagnées d’un contexte réglementaire en pleine évolution relié à une caractérisation toujours plus fine et précise de la toxicité pour l’homme et les écosystèmes des contaminants chimiques. A titre d’exemple, un récent rapport du panel d’experts CONTAM de l’EFSA propose de diminuer d’un facteur 7 le niveau tolérable d’ingestion hebdomadaire pour la somme des PCDD/Fs et dl-PCBs. A moyen terme, ces nouvelles données toxicologiques pourrait conduire à une révision à la baisse des teneurs maximales réglementaires en PCDD/Fs et PCBs pour l’alimentation animale et les denrées alimentaires d’origine animales, avec pour conséquence une pression toujours plus accrue sur les systèmes d’élevage et leur durabilité.

    Parallèlement, les consommateurs plébiscitent désormais des pratiques d’élevage « proches de la nature » : ruminants à l’herbe, accès à des parcours extérieurs pour les monogastriques... mais également un moindre impact environnemental avec l’intégration de co- ou sous-produits dans l’alimentation des animaux, moins de traitement des cultures, etc. Ces pratiques sont également cohérentes avec la volonté de nombreux éleveurs de maximiser l’autonomie de leur système d’alimentation afin de s’adapter aux nouvelles contraintes d’ordre climatique et économique. En effet, dans le cas de l’élevage ruminant, l’autonomie implique le plus souvent de maximiser l’herbe, en particulier pâturée, dans les rations. Les conseils aux éleveurs portent alors sur le recours à un chargement instantané élevé et une sortie de parcelle pâturée à des hauteurs d’herbe réduites. L’ensemble de ces pratiques peuvent engendrer une exposition accrue aux contaminants environnementaux, en particulier via l’ingestion de sol dans des zones « contaminées » ne serait-ce que légèrement au-delà du « bruit de fond » environnemental médian. En effet, la production agricole est réalisée dans un environnement toujours plus anthropisé. Cette anthropisation a souvent comme corollaire une contamination des milieux, qui deviennent alors des vecteurs potentiels de contaminants pour les animaux d’élevage et in fine vers les produits animaux. Dans ce contexte, l’exposition directe à des contaminants chimiques via le milieu d’élevage ou l’alimentation est possible et il convient d’en connaître les sources pour limiter les expositions et d’en connaître les modalités de transfert pour gérer au mieux le risque.

     Questions scientifiques et techniques

    1- Exposition environnementale des animaux : caractérisation des risques de contamination des denrées alimentaires d'origine animale (DAOA) selon les pratiques d’élevage et relations indirectes avec la santé animale.

    2- Développement de méthodes de détoxification : des aliments avant ingestion par l’animal ; de et par l’animal pour limiter la contamination des produits consommés (DAOA) et/ou les ramener à un niveau acceptable.