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  • Expertise analytique

    Contaminants connus et réglementés

    Les critères attendus par les acteurs de la chaîne alimentaire pour une méthode d’analyse efficiente d’un contaminant chimique alimentaire sont :

    a)     Applicabilité sur un grand nombre de matrices alimentaires différentes avec des rendements d’efficacité stables

    b)     Fiabilité

    c)     Rapidité et simplicité pour une utilisation en routine au plus près des productions

    d)     Sensibilité adaptée par rapport aux limites réglementaires

    Les méthodes d’analyses chimiques progressent rapidement, mais elles combinent rarement l’ensemble des critères souhaités. Voici quelques illustrations de ces manques en lien avec les quatre points soulignés ci-dessus :

    a) Par exemple, la maîtrise de la qualité sanitaire des produits issus de l’industrie de l’huilerie nécessite un contrôle des matières entrantes (graines et fruits oléagineux) ainsi que des produits finis partant en alimentation humaine (huiles) et en alimentation animale (tourteaux, coproduits de l’huilerie).

    Si les méthodes d’analyse de traces de contaminants pour la matrice huile font pour la plupart l’objet de méthodes de référence, il n’en est pas de même pour les coproduits de l’huilerie comme les pâtes de neutralisation, les huiles acides, les gommes et les condensats de désodorisation, susceptibles d’entrer dans la composition des aliments pour animaux. En effet, ces matrices présentant une composition très différente des huiles alimentaires, il n’est pas possible d’utiliser en l’état les méthodes de références développées pour la matrice huile.

    b) Les résultats d’essais inter-laboratoires montrent souvent des variations importantes et un besoin d’harmonisation des techniques analytiques.

    La filière vin étant très régionalisée, la concertation avec les professionnels a fait remonter le besoin de connaître davantage le réseau des laboratoires susceptibles de réaliser de façon fiable les analyses de contaminants qui ne sont pas réalisées en routine. L’expérience a montré que les méthodes proposées à un professionnel isolé ne sont pas toujours fiables sur la matrice concernée.

    Le Plan de Surveillance de la qualité sanitaire des Oléoprotéagineux (PSO), mis en place conjointement par Terres Univia, Terres Inovia et ITERG, il y a une quinzaine d’années, mutualise les données d’autocontrôles des professionnels de la filière. Les matrices examinées sont principalement les graines de tournesol et de colza, les huiles brutes et raffinées, et les tourteaux. Il apparait actuellement un besoin de mener une réflexion sur la fiabilisation des données recueillies.

    c) Pour certaines mycotoxines, il existe des méthodes d’analyses rapides basées sur des approches immunologiques ou des approches physiques prometteuses telles que l’analyse hyperspectrale pour les grains fusariés. Dans le cas de la patuline, rien d’équivalent n’est disponible pour les producteurs. Ces méthodes rapides manquent cependant de sensibilité et de précision. De la même manière, il manque des méthodes rapides et fiables pour déterminer la teneur en alcaloïdes des produits, qui seront pourtant nécessaires pour accompagner les évolutions réglementaires en cours de discussion.

    d) Les limites de quantification et de détection peuvent varier entre laboratoires et parfois, les seuils réglementaires ou conseillés par les études de toxicologie ne sont pas en accord avec les possibilités des techniques analytiques, par exemple pour l’acrylamide.

    Contaminants émergents et signaux faibles

    Au-delà des contaminants réglementés, l’augmentation des réseaux de surveillance et les progrès dans les techniques analytiques révèlent de nouvelles molécules pouvant présenter un risque pour la santé. Ces contaminants dits émergents nécessitent des développements analytiques spécifiques pour répondre aux critères évoqués plus haut pour les contaminants réglementés. On peut citer les alcaloïdes de l’ergot qui sont diversifiés et pour lesquels les méthodes d’analyse de routine sont à développer ou encore la mise en évidence de contaminants chimiques non encore décrits et pour lesquels les moyens de détection restent aussi à développer.

    Il est reconnu que les formes non natives (masquées et/ou modifiées) des toxines participent au bilan final de contamination avec des transformations qui s’effectuent au cours des différentes étapes de la chaîne alimentaire. Le développement de méthodes d’analyse multicontaminants est en constante progression.

    Enfin pour les éléments traces, la quantification de certaines formes chimiques, tels que l’arsenic inorganique ou le chrome hexavalent est actuellement peu développée dans les laboratoires, alors que les études EAT mettent en évidence la nécessité de les quantifier de manière fiable pour mieux quantifier le risque.

    Questions scientifiques et techniques du RMT Al-chimie

    1- Recensement des méthodes analytiques et amélioration de l’harmonisation des techniques et des limites de quantification dans tous les laboratoires.

    2- Fiabilisation des données recueillies dans le cadre de plans de surveillance pour fournir une aide aux professionnels.

    3- Définition de plans de surveillance prioritaires et plans de contrôle pertinents ; et identification des manques/besoins en méthodes d’analyse.

    4- Mise au point de méthodes rapides et fiables de détection et pré-quantification utilisables sur sites.

    5- Développement de méthodes analytiques pour de nouveaux contaminants chimiques dans les produits agricoles et alimentaires.